Banc d’essai : trois méthodes pour se détendre - Le Monde | 16.03.2016 |
Interviewé par Yoanna Sultan-R'bibo journaliste au Monde
Vous avez besoin de sérénité et vous ne savez pas vers quoi vous tourner ? Nous avons fait le tri pour vous. Dans la patrie de Descartes, le lâcher-prise est une gageüre. D’autant que les différentes techniques de mieux-être, destinées à « se reconnecter à soi », traînent souvent de fausses réputations. L’hypnose ? C’est de la magie... et ça fait peur ! Les shows télé du québécois Messmer entretiennent d’ailleurs cette facette « spectaculaire ». Méditer ? C’est bon pour les bouddhistes. La sophrologie, alors ? Je n’ai pas besoin de payer pour me relaxer ! Derrière ces idées reçues, se cachent pourtant des méthodes qui font leurs preuves en milieu hospitalier et médical. Et que les neurosciences étudient de près. Une bonne raison pour les tester et mettre – pour une fois – la raison de côté.
L’hypnose, la plus déroutante
La transe hypnotique est un état modifié de la conscience. Un état proche de ce qu’on ressent quand on est « dans la Lune », ou qu’on a l’esprit ailleurs. En hypnose, on se souvient de ce qui se passe, mais on perd souvent la notion de temps. Comment se passe une séance ? Après un entretien préalable débute la séance d’hypnose (une demi-heure en général), pendant laquelle le patient est allongé ou assis. « Je parle au patient de son histoire à travers celle d’un film, d’un livre ; je travaille l’imaginaire, la rêverie ; je joue aussi de la guitare », explique Jean Touati, hypnothérapeute et coach en entreprise. Les signes de la transe : bâillements répétés, frissons, mouvements involontaires du corps, larmes... Le patient se projette dans une scène qui le stresse, « régresser » dans l’enfance. « L’idée est de dissocier l’évènement traumatique de l’émotion qu’il a engendrée. Et donc de réparer les émotions », dit Jean Touati. « Après la séance, la parole est essentielle : qu’a ressenti le patient dans son corps, a-t-il eu des pensées parasites ? », confie Joëlle Mignot, psychologue et vice-présidente de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves.
Pour quel type de stress ? Arrêt de la cigarette, phobie de l’avion, douleurs chroniques ou psychosomatiques, boulimie-anorexie.
Se renseigner : chacun pouvant s’autodéclarer hypnothérapeute, le bouche-à-oreille reste donc le meilleur moyen de ne pas se tromper. cfhtb.org, orgadia.com
La méditation de pleine conscience, la plus solitaire
La pleine conscience s’inspire bien de la méditation bouddhiste, mais en propose une version « laïque ». Popularisée par l’Américain Jon Kabat-Zinn, chercheur en biologie moléculaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT), la « mindfullness » permet d’être dans l’instant présent et observer ses pensées et ses émotions. Une pratique qui a fait ses preuves dans 800 centres hospitaliers dans le monde. Comment se passe une séance ? Beaucoup s’initient à la pleine conscience par des livres-CD, comme Méditer jour après jour, de Christophe André(L’Iconoclaste, 2011) – vendu à 350 000 exemplaires –, ou l’un des nombreux ouvrages de Jon Kabat-Zinn. Méditation assise, marchée, scan corporel… Guidé par une voix, on apprend à se concentrer sur le souffle, à stopper les ruminations mentales, à n’être « qu’ici et maintenant ». « Lorsqu’on médite, on ne se fixe pas d’objectif », explique Jon Kabat-Zinn. Seule exigence : la pratique doit être régulière, car « l’esprit est comme un muscle, il faut le travailler pour qu’il cultive cette capacité innée de pleine conscience ». Pour un entraînement approfondi, il est possible de suivre le programme MBSR (réduction du stress basée sur la pleine conscience), à raison d’une heure trente ou deux heures trente par semaine (450 € en moyenne pour huit semaines).
La sophrologie, la plus positive
Selon son créateur, le Colombien Alfredo Caycedo Il s’agit d’une science de la conscience. Une méthode basée née en 1960 et basée sur une philosophie, la phénoménologie existentielle d’Husserl, qui permet d’apprendre à exister...
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Pour quel type de stress ? Troubles du sommeil, mal de dos, arrêt de la cigarette, surmenage, troubles musculo-squelettiques et psycho-sociaux.
Se renseigner : le label RNCP garantit qu’un sophrologue soit passé par une école. Annuaire de sophrologues sur academie-sophrologie.fr
Pour quel type de stress ? Troubles anxieux, surmenage, douleurs chroniques, état dépressif, stress dû à la maladie.
Se renseigner : L’association pour le développement de la mindfullness propose un annuaire de psychothérapeutes et de formateurs en pleine conscience. www.association-mindfulness.org